N. Horvath / Exposition – Brussels

DO NOT OPEN – 47 rue d’Albanie – Brussels 1060 – Belgium

23.06.2013 – 27.07.2013

Nicolas Horvath

avec une douceur de plus en plus caressante et empoisonnée

Influencée par la ‘white box’ lors de la rétrospective Dada que le Centre Pompidou avait présenté en 2005,
« avec une douceur de plus en plus caressante et empoisonnée » se présente comme une chambre
méditative. A la limite de la claustrophobie on retrouve tous les thèmes fort d’Horvath, d’immenses
dripping de sang, à mi chemin entre Clyfford Still et Hermann Nitsch, un espace refermé sur l’inconscient
de l’artiste fait de transes et de chaos.
L’espace de la galerie est complètement redéfini en un cube presque parfait , et donne l’impression au
spectateur d’être happé par l’oeuvre. Les murs, le plafond et le sol font parti intégrante de l’oeuvre et ce
dernier a été mis au niveau de la baie vitré et ainsi est au niveau du spectateur.

il y a de la peinture de sang sur tous les plans visibles. La raison est pour donner l illusion que le spectateur
de son point de vue ( derière la baie vitrée ) vive une immersion totale, que son regard ne trouve pas de
refuge, la toile (dans la forme d un cube parfait ) soit une expérience visuelle , mais aussi méditative
pourquoi le sang ? Pour les impressions qu il donne , le coté « sur-humain » , une substance forte en sens
et qui permet un travail sur sa propre matière bien plus intéressant que la peinture traditionnelle ( de part
sa façon de sécher et de se « conglomérer » , et des formes qu’il peut en naître, l’impression de travailler
avec son propre corps, la peinture devenant le prolongement de son propre corps.

Entretien avec Nicolas Horvath

La passion de l’Art m’est venu sur le tard. En effet en tant que compositeur et pianiste concertiste, et français de surcroit, une autre pratique artistique m’était en effet quasiment interdite.
Mon goût si particulier, n’est pas née d’une étude approfondie de l’Art et de sa technique, mais au contraire au hasard de mes voyages et au grès de l’évolution de ma carrière musicale.
De mon point de vue, mes principales influences viennent de deux artistes m’ayant particulièrement marqué : Hermann NITSCH et Clyfford STILL. Mais l’étincelle reste toujours musicale, ma première émancipation vient d’un compositeur visionnaire : Alexandre SCRIABINE.
Scriabine rêvait, comme une belle partie des compositeurs du XIXème, d’une oeuvre d’Art Total (le fameux Gesamtkunstwerk) le « Mystère » qui aurait amené l’univers dans une destruction et vers un nouvel age d’or. Si de nos jours on peut sourie de telles intentions, les moyens mis en oeuvre ont révolutionné la scène artistique : fusion entre l’orchestre et public et les danseurs, orgue de lumière et orgue de parfum…
Ainsi pour les 80 ans de la mort de Scriabine, Arté réalise un magnifique documentaire et vers la fin est interviewé Hermann Nitsch présentant son Orgien Mysterien Theatre et expliquant combien la vision de Scriabine avait pu l’influencer.
Pour la première fois je voyais un happening d’une telle ampleur et d’une telle portée, loin du grand guignol de fluxus.
La deuxième révolution se fit à la National Gallery de Washington DC. J’y allais pour admirer un Pollock et je fus complètement happé par 1951-N de Clyfford STILL. Pour la première fois, je ressentais la même chose que la musique, la chair de poule, ce sentiment d’être face à un miroir, que le moindre mouvement est inutile.
A ce moment là, je traversais pianistiquement une période difficile : la rencontre avec l’immense pianiste Bruno-Léonardo Gelber, qui allait devenir mon maitre, se passant à merveille, mais pour consolider mon jeux au piano, je devais ne plus donner de concerts ou passer de concours pendant 3 ans pour ne pas avoir la tentation du grand répertoire et me concentrer sur la technique.
Ne pouvant plus utiliser ce moyen d’expression, je commençais à composer de la musique électroacoustique : des paysages sonores (du dark ambient pour les puristes). Pour ce type de musique, la mode était au K7, et pour pousser le concept Scriabinien le plus loin possible (mes compositions étaient toujours sous son influence), je voulu donner à l’auditeur un support pour accompagner sa méditation lors de l’écoute de ma musique en créant une mini oeuvre d’art total.
En plus de la musique, j’y ajoutais trois autres sens : le toucher, la vue et l’odorat. Pour parvenir à mes fins, je réalisais sur les pochettes des dripping ensanglantés. Le matériel était unique : du sang de porc qui est bien plus proche de l’homme qu’on peut l’imaginer, et qui est le seul sang a garder une structure si particulière lors du séchage et dégage une odeur unique et forte.
Chaque sortie s’accompagnant de plus d’une centaine de pochettes (il y eut au moins une douzaine de k7 différentes, cela fait beaucoup de pochettes), j’acquis une certaine technique et pouvais réaliser de belles oeuvres, à mis chemin entre mes deux influences : Still et Nitsch.
Mes k7 ayant un beau succès et mon projet musical devenant ‘culte’ pour la scène underground, il me fallu quelques années pour comprendre que le public était bien plus intéressé par le fait d’avoir une « k7 ensanglantée » que toute la conception de l’oeuvre dans sa totalité.
Ainsi je mis fin à cette pratique et progressivement le passait sous silence, car entre temps j’avais fait mes premières armes de compositeur électroacoustique au conservatoire de Paris, et lors de différents concerts.
Entre temps je collaborais avec différents artistes tels que : Marc Dahan, Andréa Clanetti Santarossa, Michelange Moreno, Lyziane Potevin… les artistes vidéo Laurent Fiévet, Shantidas Riedacker, Olivier Forest… le poète surrealiste Kenji Siratori et ai eu l’honneur de réaliser le tout premier happening dans la Principauté de Monaco (invité par le galeriste Daniel Boéri) et de présenter une de mes oeuvres [Vexations 2.0] au Palais de Tokyo de Paris.

Nicolas Horvath

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